j'ai rencontré candie il y a quelques années en inde. elle vit maintenant au timor oriental. non, le timor n'est pas qu'un insecticide, c'est aussi un pays, et candie a bien voulu nous faire partager ses impressions et ses refléxions sur son environnement. je la remercie de sa contribution au ptitlu.
"Le
Timor-Oriental – ou Timor-Leste – est le pays le plus neuf dans
le paysage asiatique.
Independant depuis 2002, il se construit et se
renforce un petit peu tous les jours. Avec à peine un peu plus de 10
ans d’indépendance, il présente certains défis communs aux
jeunes états qui manquent de maturité (capacité réduites des
institutions étatiques par exemple)
... mais surprend aussi par un
niveau de modernité par ailleurs (on y trouve l’internet sans fil
gratuit à l’aéroport !). Ces contradictions ne cessent de
surprendre le visiteur.
L’indépendance
a été acquise après 25 ans d’occupation indonésienne, brutale
et meurtrière, qui a décimé près d’un quart de la population
timoraise.
Les gens aujourd’hui donnent l’impression d’avoir
tourné la page très rapidement, sans rancœur apparente contre les
indonésiens, parlant volontiers Bahasa Indonesia avec quiconque et
achetant les produits exportés par Jakarta. Mais au détour d’un
jour comme les autres, un collègue peut facilement vous annoncer que
les os de son père, disparu il y a 30 ans, viennent de lui être
restitués. Quelle force
est nécessaire pour continuer une vie quotidienne normale avec
encore tant de blessures ouvertes…
Cette moitié d’ile (l’autre moitié – le Timor
Occidental – appartient à l’Indonésie) est un caillou au milieu
de l’océan, rocailleux et escarpé.
Les montagnes tombent dans la
mer turquoise. On monte rapidement à 1500 mètres d’altitude pour
surplomber la côte qui serpente parallèle à la barrière de corail.
L’intérieur des terres est très vert : des verts plats des
rizières aux verts torturés de la jungle des collines.
Le
pays se développe très vite. Les gens des zones rurales se ruent
sur la capitale Dili avec l’espoir d’y trouver une vie meilleure
et d’échapper à leur sempiternelle existence d’agriculture de
subsistance. Les jeunes surtout y voient un passeport pour l’avenir.
Ils y trouvent effectivement le nouveau centre commercial du pays, de
grosses voitures clinquantes qui ont du mal à rouler sur les routes
cabossées du pays et des vols directs pour Singapour. Mais peu
arrivent à entrer dans cet autre monde.
Quel
espoir alors pour ce million de timorais ? L’atout secret du
pays se trouve au fond de la mer : des réserves pétrolières
dont tout le monde attend les dividendes. L’or noir finance déjà
la reconstruction des routes et des écoles, les bourses d’études
pour envoyer les meilleurs élèves en Australie, et
l’électrification de l’intérieur. Encore un peu de patience
semble donc nécessaire pour que ces efforts permettent aussi à
sortir de la pauvreté la moitié de la population, à créer des
emplois pour tout le monde et à améliorer les services sociaux de
base.
Au
final le Timor-Leste n’est pas un cliche ni non plus l’Asie à
laquelle on s’attend…"
(c'est une fleur de banane que tient candie, et c'est très bon en salade, dit-elle)
Ca alors une partie du Timor est indépendante, je le croyais toujours rattaché à l'Indonésie, je suis en retard de 10 ans !
RépondreSupprimerEn tous cas Candie a bien de la chance, j'échange également volontiers Sydney contre le Timor !