Contribution du CI
" Départ
: je suis chaud patate ! Échauffement, récapitulation du parcours,
rappel de l’allure, une petite Marseillaise en mon for intérieur et
c’est le moment ! Trop content d’être là !
5km : évidemment je
suis parti légèrement plus vite que prévu et je me permets des
excentricités genre dépassements. Mais quoi ? Je suis à full réserves,
tout va bien. Pourquoi je me priverais ? Bon, le temps n’est pas génial
mais tant pis.
10km : stabilisation des paramètres. Allure prévue, je prends consciencieusement mes ravitaillements, je cherche la corde à chaque virage, je checke mes temps, la météo, les signaux du corps. Bref tout est sous contrôle. Bon il y a cette petite douleur derrière le mollet mais ça va passer non ?
15km : premiers petits
signes de dysfonctionnement. La douleur à la cuisse ne passe pas. Il va
falloir vivre avec pendant quoi ? 27km ? D’autres signaux mineurs, à
surveiller. Une légère fatigue aussi. Mais rien de grave, on ne lâche
rien !
21km : ça y est ! C’est la moitié ! Verre à moitié vide ou
à moitié plein selon les points de vue. Une petite voix me rappelle que
« le vrai marathon commence maintenant ». C’est qu’on commence à
s’approcher de mes sorties les plus longues, sauf que j’en ai encore 21 à
faire.
25km : le mur. Le scientifique en moi se rappelle que je
passe de la voie métabolique du sucre à celle des lipides, beaucoup
moins efficace. Je vais perdre 1min à 1min30 par km, et d’autre
joyeusetés biologiques. Le coureur avec l’expérience de 3 marathons
derrière sait que l’enfer va commencer…
30km : le corps est dans
le rouge. Ça bipe de partout mais le cerveau s’en fout. Il commence à
baigner dans les endorphines. La douleur c’est dans la tête et quand il
n’y a plus de tête… du coup le corps continue d’avancer mécaniquement.
Mais que diable allait-il faire dans cette galère ?
35km : le
cerveau est en plein trip. Il ne sait plus très bien ce qu’il fout là, où il est, et…, et se rend à peine compte de ce que ça représente 7km. Côté
ravitaillement, ça fait longtemps que le corps n’accepte plus les gels.
Une gorgée de coca et de l’eau, c’est tout ce qui passe. On a aussi
oublié la montre ou les allures de référence. La seule routine c’est de
mettre un pied devant l’autre. Pas mal de coureur marchent (ce qui est
une bonne approche pour se retaper et finir en beauté). Moi je coure
(enfin trotte) y compris dans les côtes. C’est qu’on a sa fierté.
38km
: quelque chose se passe. Le cerveau sort un peu de son trip pour
réaliser qu’on est sous la barre des 5km restants. En gérant bien, il y a
moyen de reprendre une allure plus soutenue. Pas maintenant mais vers
le 40ieme. En attendant je récite Cyrano et je pense à mon prof de
karaté à Nantes (Quentin s'en souviendra) « si tu trouves que le marathon c’est
trop dur, fallait faire de la danse classique » (pardon aux danseuses et
danseurs)
40km : ça sent l’écurie ! L’allure remonte car, oui,
il restait quelques gouttes d’énergie et de volonté. Je recommence même à
dépasser des gens.
42.096 km : le dernier 100m. Gros kiaï sorti
du fond des tripes et sprint de malade. Vous pensiez que j’etais fini ?
Haha ! C’était une ruse ! J’aurais pu faire ça depuis le début ! Ou pas…
Arrivée
: médaille, coca, eau. Mon organisme n’y crois pas. Ça va repartir
c’est sûr ! Mais non ! C’est fini. Bon, le temps n’est pas extra
(5h21min 29s) mais je le savais dès le départ et je ne visais pas de
temps. J’ai fini et c’était l’objectif. Content donc 😁
H+20 min :
drop d’endorphine. J’ai envie de rire, de pleurer, je maudis mon temps
et mon corps se rappelle à moi. Va falloir s’étirer et récupérer des
calories. La descente est raide mais contrairement à une drogue, je n’ai
pas envie de recommencer pour avoir un nouveau trip. Pas tout de suite
en tout cas 😉
Super Nicolas ! Bravo !
RépondreSupprimerJ'ai toujours dit que tout était dans la tête .... et les jambes aussi :-)))
Tony, un ex du LSRU
super🤩🥇
RépondreSupprimerBravo Nicolas ! La danseuse ne t'en veux pas 😉
RépondreSupprimerTu es top et avec ça plein d'humour je t'envie
RépondreSupprimerBravo Nico !!! Ton récit donne envi de retenter l'expérience...
RépondreSupprimerEncore bravo 👏🏻
Unknown => la cousine de Normandie..
RépondreSupprimerLa bise 😚😘
Morgane