le we de filles de la semaine dernière se passait au mans, ou, plus précisément à marolles-les-braults. ça ne s’invente pas. 2000 habitant, pas grand-chose à faire ni à voir dans le coin, à part un bout de campagne comme il en existe partout en france.
mais c’est tout près du mans, 142 000 habitants, vingtième ville de france. ben je vous garantis que ça ne se voit pas le dimanche après-midi…
en tous cas le vieux mans, qu’on appelle cité plantagenêt parce que c’est là qu’est née la dynastie plantagenêt, avec la naissance de son fondateur, geoffroi, son mariage avec mathilde, héritière du trône d’angleterre, la naissance et le baptême d'henri, futur henri II, roi d'angleterre ; sans oublier la reine bérengère, veuve de richard coeur de lion, oubliée de tous, qui a vécu ses dernières années ici..
le vieux mans, donc est très joli. les maisons à pans de bois (ou colombages) en constituent l’authentique décor. construites tout au long du moyen-âge et de la renaissance, elles ont été pour la plupart fort bien rénovées, c'est-à-dire débarrassées du plâtre qui souvent recouvrait les murs, tout en restant dans leur jus, et ponctuent un petit circuit de rues pavées, très pitoresque. comme en alsace ou en bretagne, ona ainsi, nez au vent, en battant le pavé, l'impression de remonter le temps.
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mosaique de pierre |
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le pillier rouge : la maison du bourreau |
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pave d'epoque |
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LE VIEUX-MANS, CITÉ DES ESPRITS
RépondreSupprimerLa Cité Plantagenêt est une petite olympe au coeur de la ville mancelle. Une enclave tout en hauteur, un sommet de pierres et d’Histoire.
La Lutèce sarthoise en somme.
Le Vieux-Mans, c’est un refuge intemporel au souffle médiéval reposant sur des bases antiques. Ses pieds sont gallo-romains, son esprit est moyenâgeux, son âme pleine de Renaissance.
Du haut du tunnel le traversant, percée aussi glaciale et sinistre que le XIXème siècle qui l’a érigée, le Vieux-Mans donne même le vertige.
Tout autour, la sérénité des cimes.
Au moins, jusqu’aux frontières vespérale...
Voies sombres, désertes, silencieuses et carrefours éclairés par des lampadaires d’un autre temps font les charmes nocturnes de ce mont manceau, comparable en certains points au Mont-Saint-Michel.
A l’heure ténébreuse, toutes sortes de fantômes épieront le visiteur égaré, l’effleureront peut-être : chats furtifs -tous gris la nuit-, rats dodus, chauve-souris alertes, hiboux interrogateurs, ombres de statues allongées par le clair de lune -saints locaux ou vagues gargouilles accrochés aux toits- et autres silhouettes mal identifiées.
Volatiles de plumes et de poils, errants des gouttières et des canalisations, hôtes des toitures et du sol, vagabonds des airs et du pavé, sculptures de pierre et de bois, gardiens de vieilles portes et veilleurs de remparts, bref présences inertes, oniriques, réelles ou imaginaires et faune vive font les murmures et les légendes du Vieux-Mans.
On ne sort pas indemne de ces pierres haut-perchées : de presque tous les côtés de la vieille cité, maintes vues plongeantes garanties sur l’agglomération moderne ! Mais surtout, plusieurs siècles séparent les deux parties du Mans. C’est dire que le voyage n’est pas que vertical. Il est également anachronique.
Sans omettre les violonistes ailés de la cathédrale récemment découverts (les déjà célèbres anges musiciens) conférant à l’exploration un tour aussi poétique qu’ascensionnel.
Avec ses escaliers interminables où grondent tous les vents, ses murs immémoriaux surchauffés au soleil d’été et, la nuit, ses rues hantées par des spectres de lumière -je veux parler des fameuses Chimères- la vieille ville est un lieu choisi hors du monde où, dès la tombée du jour, la réalité fait place au mystère.
Raphaël Zacharie de IZARRA