birahima est un petit garçon d’une dizaine d’années soudain orphelin
qui se retrouve un temps dans la rue livré à lui-même, puis est embarqué dans
un voyage qui le mène au libéria, où il recherche sa tante.
avec le grigriman qui l'accompagne, il est alors emporté par
la tourmente de la guerre civile et trouve dans l’enrôlement en tant qu’enfant
soldat, l’assurance de manger à sa faim et d’être intégré à une structure.
il mange
à sa faim et se trouve une famille, certes, mais en contrepartie il côtoie la mort, tue, pille, dépèce
et se drogue aussi. il est témoin, et victime, de la corruption qui gangrène le pays, de la
duplicité de ses dirigeants, de l’absurdité des guerres qu’ils se livrent et de l’inutilité
des organisations internationales.
birahima parle dans son langage à lui, qui est celui d’un
enfant qui n’est allé à l’école que jusqu’en CE2, mélange le français et les
mots malinkés, les gros mots surtout dont il ponctue toutes ses phrases. faforo ! (sexe de mon père !) ou gnamokodé (bâtardise !). il possède
3 dictionnaires et en tire lui-même l’explication de certains des mots qu’il
emploie, au fil de ses phrases, et l’explication est souvent cocasse
un peu ardu au départ parce que le langage est tarabiscoté,
on rentre vite dans l’histoire de Birahima, et on sourit parfois de ses
analyses. on apprend pas mal de choses aussi sur cette région et les conflits
qui la ravagent. ahmadou kourouma, écrivain ivoirien, la connaît bien. il nous
fait partager sa perplexité au travers des mots et de l’expérience de cet enfant
et en tire un récit picaresque.
gnamokodé (bâtardise !)
Pas pour moi ce livre, ça manque de cyberware ;)
RépondreSupprimer