"8 mai. – Quelle journée admirable ! J’ai passé toute la matinée étendu sur
l’herbe, devant ma maison, sous l’énorme platane qui la couvre, l’abrite et l’ombrage tout entière".
ainsi commence "le horla", nouvelle fantastique de guy de maupassant dans laquelle le héros se sent épié, suivi, hanté, dévoré, par une invisible créature dont on ne sait pas si elle existe vraiment ou si elle est le fruit de son imagination. tenu sous la forme d'un journal, ouvert le 8 mai, le récit se termine, mal, le 10 septembre. le héros met le feu à sa maison, brulant vifs ses domestiques. dans la nouvelle il en vient à se demander s'il doit se tuer pour échapper au démon, et dans la pièce il se suicide.
nous venons juste d'aller la voir, au théatre mouffetard, tout petit théatre du cinquième arrondissement. l'acteur, jeremie le louet, qui est aussi le metteur en scène, et par ailleurs professeur d'art dramatique, y campe avec intensité le héros terrorisé qui perd peu à peu la raison et sombre dans la folie. l'acteur est excellent, avec une grande présence, et la mise en scène est très riche d'effets "speciaux" : jeux de lumière et de sons s'ajoutent aux effets de voix de l'acteur qui tour à tour chuchote, parle, chantonne, hurle, ahane, hoquète, de plusieurs voix différentes.
ce qui ajoute de la profondeur à cette pièce c'est que guy de maupassant l'a écrite alors qu'il ressentait lui-même les débuts de la folie qui allait le conduire à tenter plusieurs fois de se suicider. il meurt le 6 juillet 1893, à 42 ans, de paralysie générale. mère dépressive et frère fou, lui-même profondément déséquilibre, il sait parfaitement de quoi il parle quand il décrit la montée de la folie chez son héros.
guy de maupassant est considéré comme un des tout premiers auteurs de litterature fantastique au même titre qu'edgar allan poe et ses ouvrages sont même réputés avoir inspiré h.p lovecraft, le maitre du genre.
si vous avez l'occasion de voir cette pièce, allez-y vous ne le regretterez pas !
tout à fait d'accord avec le ptitlu la pièce est excellente et je me suis régalé. J'avais aimé la nouvelle, j'ai beaucoup aimé la pièce.
RépondreSupprimerA voir !